Décadence

Cette série est inspirée du mythe d'Ovide dans les métamorphoses : "les quatre âges du monde"

Le premier âge fut l’âge d’or où, de lui-même, sans lois et sans contrainte, l’homme observait la justice et la vertu. On ne connaissait alors ni les supplices ni la crainte des supplices. La terre ne sentait pas encore la blessure du soc, et donnait ses fruits d’elle-même. Le printemps était éternel, et la tiède haleine de Zéphir caressait doucement les fleurs écloses sans semence.

Après la victoire de Jupiter sur Saturne, l’air s’embrasa de chaleurs dévorantes et l’eau se durcit au souffle glacé des vents. Pour la première fois, on chercha des abris, et ces abris furent des cavernes, d’épais buissons ou des rameaux entrelacés d’écorce. Avec l’apparition des quatre saisons, on ensevelit les semences dans de longs sillons et le poids du joug fit gémir les taureaux pour la première fois… ce fût l’âge d’Argent.

A l’âge de bronze, le peuple devenu plus farouche, plus prompte à prendre les armes, s’occupait en mesurant sa force mais n’était pas encore criminel. Progressivement, les arbres qui, depuis si longtemps, couronnaient immobiles le sommet des montagnes, allèrent, transformés en navires, insulter des flots inconnus ; la terre autrefois commune à tous, comme les airs et la lumière du soleil, vit l’arpenteur prudent tracer un long sillon et marquer des limites.

A l’âge de fer tous les crimes envahirent la terre : on vit s’enfuir l'honneur, la vérité, la bonne foi, et régner à leur place, la fraude, la ruse, la trahison et la violence, et la coupable soif des richesses. Ce ne fut point assez pour l’homme de demander aux champs les moissons et les fruits qu'ils apportent ; il osa fouiller jusques au fond des entrailles de la terre, et en retirer ces trésors que la nature avait cachés aux confins du Styx.

L'âge d'or

L'âge d'argent

L'âge de bronze

L'âge de fer